Les voitures électriques sont un bon exemple de produit représentant une énorme opportunité à la fois sur le plan économique et sur le plan social. Et c’est exactement le genre de tendance que nous pouvons inclure dans nos portefeuilles afin de non seulement générer des rendements, mais aussi aider à bâtir un monde meilleur.

De fait, nos stratégies thématiques durables recherchent constamment des thèmes, des secteurs et des entreprises qui façonnent et transforment réellement l’avenir économique du monde et sa durabilité. Malgré l’impact de la crise sanitaire actuelle sur ce segment, il n’en reste pas moins que la mobilité durable (ou comment déplacer les individus et les objets de manière plus sûre, moins chère et surtout plus propre) est incontestablement l’une des tendances aux enjeux les plus décisifs pour l’avenir.

Dave Wheeler est analyste chez AB, en charge des secteurs des matériaux, de l’industrie et de l’énergie. Voici son opinion sur la mobilité durable, et plus précisément sur les véhicules électriques.

La plupart d’entre nous commencent à bien savoir ce qu’est un véhicule électrique, mais pourquoi ne pas commencer par nous en dire un peu plus sur le secteur de la construction automobile au niveau mondial ? Combien cela représente-t-il de voitures ? Combien sont électriques ? Et à quelle vitesse les choses sont-elles en train de changer ?

Les voitures électriques sont encore un produit de niche aujourd’hui, mais cela devrait radicalement changer d’ici dix ans. La flotte automobile mondiale représente environ 1,6 milliard de véhicules, dont seulement sept millions sont électriques. Soit 0,5 %. Selon nous, d’ici 2030, ce nombre sera cependant plus proche de 200 millions. Et les véhicules électriques seront devenus un produit de grande consommation qui va vraiment transformer le secteur automobile tel que nous le connaissons actuellement.

Qu’est-ce qui guide l’adoption des véhicules électriques sur le long terme ?

Il y a deux grands facteurs d’influence. Le premier a trait aux coûts des batteries, qui ont largement baissé ces dix dernières années. Et le prix des véhicules électriques, qui était auparavant bien plus élevé que celui des voitures à carburant fossile, est désormais presque identique. Le deuxième facteur concerne la demande des consommateurs, qui était retenue par certaines difficultés liées aux véhicules électriques, à savoir l’autonomie des batteries, leur durée de vie et l’accès aux stations de recharge. Le secteur s’est mobilisé pour résoudre une grande partie de ces problèmes et la demande des consommateurs commence vraiment à accélérer.

Quelles opportunités d’investissement les véhicules électriques offrent-ils selon vous ? Quels secteurs de l’économie vont en bénéficier et quels risques entrevoyez-vous ?

La transition des moteurs à combustion interne vers les véhicules électriques représente une opportunité de croissance très importante. Un peu plus de deux millions de véhicules électriques ont été vendus l’an dernier, mais d’après nos estimations, ce chiffre devrait atteindre 25 à 30 millions par an d’ici la fin de la décennie, soit un potentiel de chiffre d’affaires global de 5 000 milliards de dollars. Qui en seront les bénéficiaires ? Les constructeurs de véhicules électriques, les équipementiers automobiles, les fabricants de batteries, ainsi que certaines entreprises de semi-conducteurs. Qui seront les perdants ? Sans doute les constructeurs automobiles traditionnels, à mon avis.

Les véhicules électriques présentent clairement d’énormes opportunités financières, mais ils mettent également en jeu des facteurs sociaux, en lien notamment avec l’environnement. Quel rôle les véhicules électriques peuvent-ils jouer dans le débat plus large du changement climatique ?

Nous devons, en tant que société, réduire nos émissions de carbone dans les années à venir. 20 % de ces émissions proviennent des voitures et des camions. La transition à laquelle nous allons assister, des véhicules à énergie fossile vers les véhicules électriques, contribuera dans une large mesure à réduire les émissions de carbone et à lutter contre le changement climatique.

Quel impact le COVID a-t-il eu sur la tendance en faveur des véhicules électriques ?

Un certain nombre de pays ont mis en Ĺ“uvre des programmes de relance économique, dont beaucoup incluent des mesures d’incitation en faveur des véhicules électriques et du déploiement d’infrastructures de recharge. C’est notamment le cas de la France, de l’Allemagne et de la Chine. Et de nombreux autres pays devraient selon nous leur emboîter le pas. Tous ces efforts devraient contribuer à accélérer la croissance de la demande en faveur des véhicules électriques.

Les opportunités dans le domaine de la mobilité durable se limitent-elles aux voitures ?

L’électrification des transports va concerner de nombreux produits différents. La conversion des bus, des scooters, des camionnettes de livraison ouvre également de grandes perspectives. Cela pourrait même s’étendre aux avions. Vous savez, la plupart des principaux constructeurs ont lancé des programmes de recherche-développement afin de déterminer dans quelle mesure il est possible de doter leurs avions de systèmes de propulsion soit tout électriques, soit hybrides électriques. Pour l’heure, seuls les petits avions à faible rayon d’action semblent pouvoir être équipés de tels systèmes. Pour les plus gros appareils, la technologie hybride, plutôt que tout électrique, semble être la mieux adaptée. Mais tout cela est à l’étude. Et les travaux avancent.

Les opinions ici exprimées ne sauraient être considérées comme une recommandation en vue de réaliser une quelconque transaction, un conseil en investissement ou le résultat de recherches. Elles ne reflètent pas nécessairement l’opinion de l’ensemble des équipes de gestion de portefeuille d’AB et peuvent évoluer à tout moment.

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