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Market Matters

L’impact des turbulences géopolitiques et de l'évolution de l'ordre mondial sur les investisseurs

6 juin 2025
8 min read
Inigo Fraser Jenkins Investment Strategist

Au-delà des droits de douane et des guerres commerciales, le paysage géopolitique et économique connaît une profonde mutation qui affectera les rendements attendus par les investisseurs, le type de rendements dont ils ont besoin et même la manière dont ils envisagent les risques.

Évolution de l'ordre mondial et changement d'attitude

L’ordre mondial dominé par les États-Unis que nous connaissons depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale pourrait bien toucher à sa fin, avec une véritable redistribution des cartes au niveau des relations internationales.

Cette évolution a vraisemblablement été amorcée par l’administration américaine, qui voit dans le soutien aux institutions internationales un frein à la puissance du pays. La saga des droits de douane a mis la confiance des investisseurs internationaux vis-à-vis des États-Unis à rude épreuve et causé des dommages qui s’annoncent difficiles à réparer. L’opinion générale à l’égard des actifs, des obligations et du dollar américains pourrait s’en trouver bouleversée.

En 2022, lorsque les actions et les obligations s’étaient effondrées, le billet vert avait permis d’amortir le choc. Mais celui-ci est sur une pente descendante depuis début avril et les bons du Trésor américain ne résistent plus aussi bien qu’auparavant. La grande question qui se pose désormais pour les marchés est de savoir si les investisseurs internationaux ont changé d’attitude vis-à-vis des actifs américains.

Le défi croissant de la dette publique

Les droits de douane ont fait couler beaucoup d’encre dernièrement. D'un point de vue stratégique, cela dit, nous pensons que la défense, le dollar, le commerce et la dette entretiennent des liens étroits.

Les États-Unis semblent avoir à cœur de renforcer leur puissance militaire et de voir le billet vert dominer la finance internationale. Toutefois, l'augmentation de la dette du pays constitue un obstacle. D’ici 2050, celle-ci pourrait représenter pas moins de 150 % du produit intérieur brut (Graphique).

En 2024, le coût du service de la dette a pour la première fois dépassé le budget alloué par Washington à la défense. Doper la croissance/productivité ou réduire d'autres dépenses ne suffira probablement pas à résoudre le problème. Washington pourrait ainsi opter pour une poursuite de la dévaluation du dollar, ce qui donnerait un coup de pouce aux exportateurs tout en préservant son statut de monnaie de réserve.

The US Government Debt Burden Is Rising

US Federal Debt Held by the Public as a Percentage of Gross Domestic Product

Current analysis do not guarantee future results.

GDP The Congressional Budget Office (CBO) projection represents data that supplements its March 2025 report. The Long-Term Budget Outlook: 2025 to 2055. As of April 3, 2025. Source: CBO and AllianceBernstein (AB).

Les risques liés au dollar sont probablement plus élevés aujourd'hui

Une volonté d'affaiblir le dollar américain aurait pour conséquence la plus évidente de voir les investisseurs non américains couvrir une plus large part de leur exposition.

Ceux-ci couvrent généralement davantage leur exposition au billet vert au sein de leurs portefeuilles obligataires que dans leurs portefeuilles d'actions, afin de compenser les fluctuations de change défavorables.

Les obligations sont globalement moins volatiles que les devises des marchés développés, à l’inverse des actions. Compte tenu de l’appréciation du dollar au cours des dernières décennies, les investisseurs non américains ont pu se permettre de moins couvrir leur exposition à cette devise.

Mais dès lors que les risques liés au dollar ont selon nous augmenté, les investisseurs seraient bien avisés de couvrir une plus large part de leurs actifs libellés en USD, malgré les coûts non négligeables d’une telle opération à court terme.

“

Les investisseurs internationaux devraient envisager de couvrir une plus large part de leurs actifs libellés en dollars américains.

Si nous suggérons aux investisseurs de couvrir davantage leur exposition au billet vert, nous ne considérons pas pour autant que l’exceptionnalisme américain est derrière nous. Malgré les récents chocs politiques, les États-Unis bénéficient toujours de forces structurelles qui en font une destination stratégique de choix pour les investisseurs internationaux :

La croissance de la population américaine en âge de travailler devrait diminuer mais reste positive, alors qu'elle baisse dans d'autres pays développés et en Chine.

Une rentabilité structurellement plus élevée et un secteur technologique florissant devraient permettre aux entreprises du pays de continuer de dégager des marges supérieures.

Les chaînes d'approvisionnement des sociétés américaines sont plus solides d’un point de vue géographique que celles des entreprises d'autres régions.

L'ampleur et la portée du marché intérieur américain offrent à elles seules un éventail d'opportunités attrayantes.

Le dollar américain demeure la monnaie de réserve mondiale et n’a pour l’heure pas de remplaçant crédible dans l’hypothèse où la guerre commerciale précipiterait la perte de ce statut.

Le besoin de rendements réels suggère une surpondération des actions

Les investisseurs doivent toujours générer des rendements supérieurs à l'inflation, ce qui implique de surpondérer stratégiquement les actions, même si les conditions ne sont pas optimales.

D'un point de vue stratégique, les investisseurs sont confrontés à une croissance plus faible et à une inflation plus élevée. Sur un plan plus tactique, la croissance des bénéfices par action en 2025 pourrait ralentir, voire passer en territoire négatif. Sans oublier que les actions sont onéreuses, y compris aux États-Unis (Graphique).

Cependant, les investisseurs ont toujours besoin de rendements supérieurs à l'inflation, c'est-à-dire de « rendements réels positifs ». L’argumentaire stratégique en faveur d'une surpondération des actions reste donc valable, dès lors que le marché mondial des actions est le plus grand actif réel.

Les actions américaines devraient subir de nouvelles sorties de capitaux, compte tenu du sentiment négatif des investisseurs internationaux. Les États-Unis pourraient ainsi continuer de sous-performer à court terme, mais l’exceptionnalisme du pays ne nous semble pas perdu pour autant.

Les actions américaines restent chères d’un point de vue historique

Ratio cours/bénéfices corrigé des variations cycliques (CAPE) pour les actions américaines

La performance passée n’est pas une garantie de résultats futurs.

Au 5 avril 2025

Source : base de données de Robert Shiller et AB

Une exposition accrue aux actions doit s’accompagner de positions plus défensives

Si les investisseurs ont toujours besoin d'actifs susceptibles d'offrir des rendements réels positifs, ils doivent également adopter des positions plus défensives dès lors que la volatilité semble appelée à rester plus élevée.

Les bons du Trésor américain ont bien résisté au début de la guerre tarifaire, mais ont quelque peu perdu de leurs vertus de diversification, les prix ayant chuté avant de rebondir. L'étroite corrélation positive entre les rendements obligataires et le dollar s'est par ailleurs étiolée.

Compte tenu des risques accrus liés au dollar, les investisseurs internationaux devraient envisager de couvrir davantage leur exposition à la monnaie. La prime de terme associée à la détention de bons du Trésor américain d’échéances plus longues augmentera probablement, ce qui se traduira par une pentification de la courbe des rendements.

Si la corrélation négative des bons du Trésor américain avec les actions est susceptible d’être remise en question, comme en avril, nous restons convaincus que ceux-ci peuvent conserver leur rôle d'actifs sûrs au sein d’un portefeuille, aux côtés d'autres actifs diversifiés.

Autres pistes à envisager pour se diversifier

Certains investissements en actions, obligations et produits alternatifs peuvent également contribuer à diversifier un portefeuille.

Il en va de même des actifs privés et des facteurs, avec une mention particulière pour le facteur « faible volatilité ». Les stratégies à gestion active méritent également que l’on s’y attarde. En lieu et place de certaines positions en emprunts d'État, il pourrait être judicieux de s'exposer davantage au crédit investment grade.

Par ailleurs, l’or a selon nous un rôle à jouer au sein des portefeuilles qui surpondèrent les actifs réels risqués. Son caractère onéreux est simplement le reflet d’un monde où la plupart des classes d'actifs sont pleinement valorisées. Le métal jaune est peu corrélé aux actions, même en périodes d'inflation plus élevée. La demande d'or des banques centrales devrait rester forte, et le lourd endettement des économies du G7 pourrait inciter les responsables politiques à autoriser une hausse de l'inflation ou un affaiblissement des monnaies par rapport au métal jaune.

“

Les investisseurs ne peuvent se permettre de cesser de prendre des risques. Alors que la croissance ralentit et que l'inflation s’accélère, une allocation stratégique qui génère des rendements réels positifs s’impose.

En bref...

La saga des droits de douane a précipité l’émergence d'un nouveau régime d'investissement caractérisé par une croissance plus faible, une inflation plus élevée et des turbulences accrues, mettant à l'épreuve l'attitude des investisseurs internationaux à l'égard des actifs américains. Les portefeuilles doivent cela dit toujours générer des rendements supérieurs à l’inflation. Dans ce contexte, il convient selon nous de surpondérer les actifs risqués, en ce compris les actions, et de mettre en place des positions défensives à des fins de diversification.

Inigo Fraser Jenkins
Inigo Fraser Jenkins Investment Strategist

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